Tu t'aperçois que tu peux emboîter la tête de la sorcière dans le haut de l'encadrement du portail. Sitôt vu, sitôt fait. Un voile couvre aussitôt le portail, comme une bulle de savon en train de se former. La bulle éclate dans un bruit retentissant. Quelques elfes, alertés par le bruit, s'avancent. De leur main, ils tâtent le vide, entre chaque montant du portail.. Mais il ne rencontrent pas de résistance comme ils en avaient l'habitude. Un elfe se décide à franchir la frontière. Ce geste se fait avec une telle appréhension, que tout à coup, tu trouves ridicule cette situation. Tout le monde, de chaque côté de sa frontière qui n'en est plus une, tendu par le fait de franchir une porte.

Mais aussitôt, un groupe d'elfes passent aussi la porte, s'émerveillent. Ils dansent, sautent de joie, comme des enfants, et toi même ne peux t'empêcher d'applaudir. Tu sépares tes mains et les remets aussi sec dans ta poche. Un des elfes calme tout le monde. Sans un mot, tous se dirigent jusqu'à la source de la rivière de lave.

Là, ensembles, ils prennent leur respiration. Agenouillés à côté de l'embouchure de la rivière, ils soufflent sur la source. Qui se frigorifie. Qui se pétrifie. Mais les elfes continuent d'expirer sur la source. Même si leurs têtes se vident d'oxygène peu à peu, ils continuent. Puis, peu à peu, la roche de lave se dépétrifie, devient... de l'eau.

" Hourra ! Hourra !"

Mais les elfes n'ont plus de souffle, plus assez pour pousser plus avant leur joie. Prêts à perdre connaissance, ils paraissent pourtant si joyeux, leurs regards expriment tellement de choses, de reconnaissance et de bonheur, de soulagement, que cela te récompense bien amplement.

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