23 novembre, 2016

CERN #1 The first idea

Hi everyone! I’m a little late and I will cheat concerning the date, but let’s say that I’ve just won the Collide GENEVA prize… I am Cassandre Poirier-Simon, I founded an agency of digital communication called myth_n (Mythes Numériques). See the website – in French. This website, leschemins.net, displays also my past, and more experimental, projects.

As you may see on my websites, my projects take different forms, but everything turns around telling stories with the digital. So digital writing is my specialization and, how lucky, the theme of the Arts@CERN prize this year was around digital writing. I will be an artist-in-residence at CERN for three months. See the announcement on the CERN’s website.

In short, the first idea was to develop a digital book that translates physicists’ understandings of time and space to both its story and navigation system. For example, a book that is in perpetual expansion. A book that contains no pages, but another form of basic structure. A story where sometimes you can follow an event of one second then an event of thousand years, and where you can zoom in and out of space and time.

Well, that was the first basic idea. But I have now three months to flesh it out or to totally change it, thanks to the people I’ll met at CERN.

Following : the idea’s entire presentation, in French

Ce que l’on appelle «livre numérique» et ce que l’on voit dans les stores des tablettes est encore très restreint

par la présence de leur cousin de papier. Il existe quelques ovnis littéraires, dont deux, «Spot» et «Device 6», sont décrits plus loin dans mes inspirations. On peut y adjoindre d’autres expériences comme «Composition n°1», «Wuwu & co», «Fré- quences» ou «Pry». En attendant que les usages se fassent, que les expérimentations actuelles donnent lieu à une grammaire du livre numérique (qui elle-même sera toujours re-questionnée, comme n’importe quel media artistique), on peut tenter de sortir du terrain connu par la confrontation avec d’autres systèmes référentiels.

Je me situe dans une littérature ergodique, avec une correspondance entre le système du livre et son contenu. Cela permet d’installer une certaine ambiance, une expérience de lecture curieuse et marquante, une impression du «tout». L’ergonomie fait partie de la poésie.

Le système de référence actuel du livre numérique guigne vers le papier, les découpages, les pop-ups. À cela s’adjoignent plus récemment des métaphores du fluide ou du gaz, ce qui n’est pas pour me déplaire, mais qui reste pour l’instant dans le domaine des applications utilitaires.

Comment faire exister le texte de fiction dans l’espace numérique? Pour cela, les modes de représentation du monde suggérés pas les physiciens serviraient de socle pour déduire une vision du livre numérique.

Je mise vers un livre discontinu, un livre composé d’éléments-galaxies. Il peut même s’agir de retrouver les particules élémentaires qui composent le texte de fiction, ou encore de faire apparaître la matière noire qui tient le récit ensemble. Dans cette narration, on peut aussi rester loin, voir l’histoire par ses éléments les plus rapides et grossiers (il était une fois une princesse et puis elle est morte), ou zoomer dans l’histoire au plus proche, tellement proche que la moindre oscillation du corps de cette princesse en mouvement sera un évènement.

L’idée est que la linéarité de la lecture ne se fasse que pour le lecteur-visiteur de l’univers, au moment d’enfiler ses morceaux comme des perles (Jean Giono). En fait, la plus grande difficulté consiste à garder une narration cohérente, qui ait assez de tenue pour captiver le lecteur en son sein. C’est le perpétuel équilibre à trouver entre œuvre ouverte et œuvre fermée.

Il est difficile pour le moment de définir très précisément quelle sera la structure du livre, car je souhaite laisser aux rencontres avec les physiciens le soin de déclencher le choix définitif, la direction à prendre. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il s’agira d’un livre en perpétuelle expansion.

Le livre a un point de commencement, qui n’est pas forcément le début chronologique de l’histoire. Le lecteur observe une maison, élémentaire et banale. À l’instar de «Here» ou «La maison des feuilles» (références citées aussi plus bas), il observera la maison s’étendre, par fragments et ellipses plus ou moins grandes. Il pourra, de manière non chronologique, suivre les destinées des différents personnages de l’histoire. Comme dans un lm choral, les personnages se croisent, se répondent, se se rencontrent jamais, disparaissent. Peut-être le lecteur arrivera-t-il à revenir au tout début de l’histoire et comprendra-t-il le comportement et la composition de cette maison.

L’histoire sera en partie inspirée de ce que j’ai écrit pour «Terre de Grâce», une application prototype, créée sur la proposition de Jean-Louis Boissier et Dominique Cunin. Elle sera composée d’un mélange de texte et d’images (une alliance si forte dans la bande dessinée) et de leur rapport dans l’espace. Mais le récit va beaucoup évoluer en fonction de la structure narrative choisie. Dans l’écriture numérique, tout est intrinsèquement lié, création du contenu, ergonomie d’utilisation et technologie, et chaque pan de création est modifié l’un par rapport à l’autre, pour faire tenir chaque partie ensemble, comme «une théorie du tout».

Côté technique, le format ePub étant insatisfaisant, et le format applicatif trop peu flexible, je souhaite m’associer à un développeur pour faire une application web hybride. Elle fonctionnera offline, mais va évoluer quand on la connectera à internet, par la greffe de contenus en ligne. Il existe donc une petite part du livre qui est générative.