La Prairie from rob van leijsen on Vimeo.
Platon affirme que notre perception de la réalité n’est peut-être pas la bonne. Nous regardons autour de nous. La carte indique que nous sommes à La Prairie. En vérité, il est difficile d’envisager une prairie dans cet espace urbain. Nous avons voulu évoquer un voyage par échelon à la prairie, la vraie prairie.
Une grande vidéoprojection se fait au sol de la cour du bâtiment. Lorsque nous sommes en bas, nous ne pouvons pas vraiment lire le texte, par contre nous entendons des enceintes une voix nous chuchoter sans discontinuer la liste des prairies du monde. Puis, plus nous montons, moins nous entendons cette voix et mieux nous pouvons lire le texte : des prairies, un poème qui emprunte aux champs lexicaux de la ville et de la campagne à la fois, afin de brouiller notre vision de l’espace raconté. On ne sait pas dans laquelle des sortes de praire nous sommes : urbaine ? végétale ?
Nous sommes à la prairie. Ici, sur ce territoire de goudron, le pâturage supporte les chewing-gums. Ici, roulent les troupeaux de boue. Ici, on peut entendre l’orage des bisons.
La plèbe aux pieds et à la gueule arrimés au sol digère, passive. Les phares fiévreux des bestiaux inspectent notre boucan.
Ceux qui ont du temps viennent s’allonger dans la liqueur de terre humide. L’ivraie, lovés dedans, enivré, le vent. L’odeur caractéristique de la terre fraîchement remuée. Une odeur éblouissante.
En collaboration avec Rob van Leijsen, dans le cadre d’un workshop à la HEAD avec Thonik
mars 2011
///
[english version]
Plato asserts that our perception of reality might not be right. We look around us, and the map indicates that we are at the Prairie. In fact, it’s difficult to imagine a prairie in the urban landscape of Geneva. We decided to go on a journey to the prairie, the true prairie.
A video clip is screened on the courtyard’s floor. When we are downstairs, we can’t really read the text, however, we hear from the loudspeakers a voice whispering a list of all the prairies in the world. Then, as we go upstairs, the lower the voice gets, the better we can read the text: some prairies and a poem borrowing from lexical fields of both the city and the countryside, in order to blur our vision of the space told. We don’t know in what prairie we are: urban? vegetal?